L’équitation western : origines, disciplines et spécificités.

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Originaire des Etats-Unis, l’équitation western, avant d’être une discipline sportive, est d’abord, dans les ranchs, une équitation de travail qui consistait à la base au convoyage et au tri du bétail. Si vous n’avez pas eu l’occasion de la pratiquer ou de la découvrir, vous avez sûrement découvert l’équitation western à la télé dans des films sur le Far-West et la conquête de l’ouest. Mais que savez-vous vraiment sur cette équitation spécifique, à des lieux de l’équitation classique, qui intrigue sans être trop connue en France ?

equitation western avec un cavalier à selle western

Origines de l’équitation western

 

Née au XIXème siècle, l’équitation western a donc été créée par les cow-boys alors que les moyens de transport étaient loin d’être aussi développés que de nos jours. Pour acheminer le bétail vers les grandes plaines des Etats-Unis, ils n’avaient d’autre choix que de se déplacer à cheval pour guider au mieux les troupeaux. Ces fameux cow-boys ont donc mis en place un type d’équitation de travail particulier : l’équitation western.

Cette équitation avait alors pour but de créer un dressage basé sur l’économie du cheval, autant physiquement que mentalement et d’obtenir une disponibilité et une réactivité de l’équidé la plus durable possible.

Si à la base il s’agissait bien de travail du bétail, les cavaliers américains se sont mis à trouver des « jeux » pour s’occuper pendant les longues journées passées à surveiller les vaches. Ce sont ces jeux qui sont devenus, au fil des ans, des disciplines qui aujourd’hui donnent lieu à des compétitions dans le monde entier. Les compétences requises pour la pratique des nombreuses disciplines western qui existent aujourd’hui sont toutes celles qui étaient nécessaires aux cow-boys lors du travail de bétail.

Les disciplines de l’équitation western

 

Travail du bétail, travail en main, travail monté ou épreuves de vitesse, il y a des disciplines pour tous les goûts dans l’équitation western. En voici quelques-unes à envisager pour vos prochaines initiations.

Le Reining est probablement la discipline la plus connue dans la pratique du western. Seule discipline reconnue par la FEI et présente aux Jeux Equestre Mondiaux, elle demande un extrême dressage du cheval qui doit être particulièrement réactif et calme. Tourner court, accélérer, ralentir, s’arrêter et tout ça en un claquement de doigts, autant de compétences qui doivent être très bien maîtrisées par un bon cavalier de reining. On peut éventuellement comparer cette discipline à notre dressage classique dans le sens où le couple cavalier/cheval doit réaliser une série de figures, appelées « Pattern » imposées et notées. Il n’existe pas moins d’une dizaine de reprises imposées par la National Reining Horse Association. Parmi les figures demandées, on retrouve le célèbre Sliding Stop : cet impressionnant arrêt glissé du cheval lancé plein galop en ligne droite. On demande également aux compétiteurs des Roll Back, demi-tour au galop autour des hanches, des Spins où le cheval, tel une toupie réalise un enchaînement de plusieurs pirouettes sur les hanches à pleine vitesse. Les chevaux sont aussi notés sur un huit de chiffre de différentes tailles où ils doivent présenter leur galop le plus rapide puis, en une fraction de seconde, passer à leur galop le plus lent. Aussi, le changement de main s’effectue par un changement de pied. En références aux cow-boys qui tenaient leur lasso dans une main et menaient leurs chevaux de l’autre, les compétiteurs des épreuves de reining ne doivent tenir leurs rênes qu’avec une seule main. En terme de notation, les couples rentrent dans l’arène (et non pas la carrière) avec un total de 70 points, le jury va ensuite noter les figures sur des critères de respect du pattern, de calme, d’équilibre et de docilité et attribuent des notes entre -1,5 à +1,5. Selon le type d’épreuve, le pattern est soit imposé soit chorégraphié par le cavalier lui-même lors d’épreuve de « style libre », où, comme sur les Reprises Libres en Musique, les figures sont effectuées sur la musique du choix des concurrents et sont aussi notées sur la qualité de la prestation, le choix musical et le niveau de difficulté du pattern.

Discipline de vitesse particulièrement impressionnante, le Barrel Racing suscite l’enthousiasme du public. Le principe est très simple, il s’agit d’effectuer un parcours en forme de trèfle à trois feuilles autour de 3 tonneaux (barrels d’huile) placés en triangle et ce, le plus rapidement possible. On demande donc au cheval d’accélérer très fort, de ralentir et de se rééquilibrer rapidement pour tourner le plus court possible, sans renverser les barrels. Il faut donc un cheval rapide, avec du sang, mais qui reste contrôlable. Ce sont les plus rapides qui remportent les épreuves, sachant que la chute d’un tonneau provoque des pénalités de temps. Les cavaliers ont le choix de courir dans le sens des aiguilles d’une montre ou dans le sens inverse : cela signifie qu’ils peuvent commencer par le barrel de droite ou de gauche, selon le pied de préférence du cheval pour lui permettre d’être le plus à l’aise possible et ainsi être plus rapide. On apprécie l’incroyable spectacle qu’apporte cette discipline, traditionnellement féminine. Selon l’éloignement des tonneaux, les meilleurs temps évoluent entre 13 et 16 secondes : il s’agit donc d’un effort très court mais très intense. On peut penser que c’est une discipline qui va « user » les chevaux à cause de la très forte sollicitation des postérieurs, mais avec de soigneux et sérieux échauffements, des entraînements qui sollicitent d’autres muscles et des soins adaptés, il est possible de préserver au mieux les chevaux. Le barrel racing ne bénéficie pas forcément d’une très bonne image car c’est une discipline qui renvoie aux accidentset aux mauvais traitements des chevaux. Afin de sortir de ce cliché et rassurer les pratiquants, la Fédération Ffrançaise d’Eéquitation et la National Barrel Horse Association de France sont très strictes en matière de réglementation.

Inspiré des situations rencontrées par les cow-boys, le trail met les chevaux dans les conditions qu’ils doivent maîtriser en tant que cheval de travail du bétail. En compétition, cette discipline se traduit par un parcours d’obstacles qui met en scène les difficultés qui peuvent être rencontrées dans la nature. Parmi elles, trois sont obligatoirement demandées à chaque compétition : l’ouverture d’une barrière, le recul en suivant un passage matérialisé par des troncs ou des barres et le passage de quatre troncs ou barres consécutivement. Mais de nombreux autres obstacles sont autorisés tant qu’ils sont fixes, qu’ils ne représentent en rien une situation dangereuse pour le couple cheval cavalier et que leur hauteur n’excède pas 45cm car il ne s’agit pas de montrer la puissance de son cheval mais plutôt son agilité. C’est une discipline qui demande un équidé intelligent et obéissant et où la confiance du cheval envers son cavalier est essentielle. La facilité d’exécution et la bonne volonté de la monture sont également des critères pris en compte par les juges. Les chevaux adroits et au pied sûr seront favorisés pour ce type de d’épreuves.

Le Western Pleasure, qui peut se traduire par le plaisir du Western consiste, comme son nom l’indique à présenter un cheval qu’on prend plaisir à monter. Cadence lente, régularité des allures, foulées rassemblées et port de tête bas sans appui sur le mors, voilà ce qu’on recherche chez ces chevaux. L’objectif du cavalier est de montrer que son cheval n’a pas besoin d’être retenu car il n’a pas envie d’accélérer et ainsi de mettre en valeur le tempérament doux de sa monture. La recherche de calme et de toujours plus de lenteur n’a pas permis de rendre cette discipline très attractive auprès du public mais le Western Pleasure est également sujet à controverses à cause, justement, du ralenti extrême des allures. Cependant les juges ne sont pas censés faire gagner le cheval qui bouge le plus lentement ou celui qui tient sa tête le plus bas. Le critère qui importe le plus est que le cheval « bouge bien », c’est-à-dire que le cavalier peut être assis confortablement dans sa selle sans être secoué et que les mouvements du cheval sont réguliers, les antérieurs qui vont vers pleine extension à chaque foulée, et que le cheval se juge.

Véritable travail de bétail, le Cutting consiste à séparer un veau du reste du bétail et de le garder éloigné de celui-ci. Sachant que les bovidés ont un instinct de troupeau, celui qui est séparé du groupe va tout faire pour le rejoindre à nouveau. Le cheval va donc devoir être très réactif et va devoir anticiper les mouvements du bovin pour le tenir éloigné de ses congénères. Aux États-Unis, il s’agit d’épreuves particulièrement bien dotées. En compétition, le « cutter » c’est-à-dire celui qui sépare le veau entre dans l’arène avec 4 autres cavaliers, les « helpers », pour l’aider. Deux d’entre eux vont empêcher le troupeau de fuir sur les côtés et les deux autres empêchent le veau de s’échapper à l’opposé de la piste vers le jury. Le cavalier a 2 minutes 30 pour réussir à séparer au moins deux bovins (un par un) de leur troupeau et il est noté sur sa capacité à empêcher les veaux de retrouver les autres ainsi que sur le style de son cheval. Cette discipline demande une forte complicité cheval/cavalier et dans l’idéal la monture doit posséder un fort « cow-instinct », comprenez le sens des vaches, cependant ce type de chevaux demande un certain niveau car ils demandent plus de maîtrise. L’équilibre du cavalier est primordial : celui-ci doit rester droit dans sa selle, ni trop en avant ou en arrière, pour avoir des mains fixes. Le cheval doit apprendre à s’arrêter très rapidement, à faire demi-tour et à repartir rapidement pour garder le contrôle sur le veau.

Version par équipe du cutting, le Team Penning consiste, par groupe de 3, à séparer les veaux d’un troupeau pour les amener dans un espace clos en un minimum de temps.

Il existe encore de nombreuses disciplines de l’équitation western qui méritent d’être découvertes. N’hésitez pas à vous renseigner, entre autre, sur le Pole Bending (slalom autours de piquets le plus rapidement possible), le horsemanship où sont jugés les cavaliers sur leur équitation, le Showmanship, où l’homme est jugé sur sa capacité à présenter un cheval en main ou le Team Roping dont le but est d’attraper un veau au lasso le plus rapidement possible par équipe de 2.

Quels chevaux pour pratiquer l’équitation western ?

 

Dans la théorie, tout cheval peut pratiquer l’équitation western s’il a les capacités physiques et le mental pour devenir un bon cheval selon la discipline. Cependant, les races de chevaux américaines sont privilégiées.

On rencontre les Quarter Horses de façon- très fréquente- en équitation western. Grâce à son arrière main particulièrement puissante et son petit gabarit, court et très musclé, le Quarter Horse excelle sur les courses de courtes distances, dans le travail du bétail et est idéal pour toutes les autres disciplines du western. En effet, son mental volontaire et disponible ainsi que son agilité, sa puissance, son équilibre et sa vivacité lui donnent toutes les compétences requises pour ce type d’équitation. Il est donc très apprécié des cavaliers.

Le Paint Horse est également très estimé pour la pratique de l’équitation western. On connait notamment cette race pour sa couleur pie particulière. Comme le Quarter Horse, le Paint Horse dispose d’un dos court et d’une arrière main très puissante. Il dispose aussi d’un mental froid et docile, combiné à ses qualités physiques et son côté rustique.

Autre race américaine qui détient les qualités requises par l’équitation western, l’Appaloosa est aussi connu pour son physique particulier. Sa robe est colorée et marquée par de petites tâches qui ressemblent à des éclaboussures de peinture, le blanc de son œil est bien visible et la peau autour des naseaux et de la bouche est marbrée. Aussi, son modèle compact avec une ossature forte le rend très rustique. L’Appaloosa dit « moderne », d’une tête plus affinée, d’une encolure plus horizontale, », qui dispose de plus de sang par le croisement de Pur-sang arabe correspond mieux aux exigences des disciplines de l’équitation western que son homologue l’Appaloosa « fondation ».

Utilisés pour apporter un peu de sang lors des croisements de la plupart des races précédentes, il n’est pas rare de voir ces chevaux Pur-Sang Arabes présentés lors de compétitions d’épreuves western.

 

L’équipement pour pratiquer l’équitation western

Différent de celui nécessaire à la pratique de l’équitation classique, le matériel nécessaire à la monte western est optimal pour le respect des techniques et de l’éthique de cette équitation. L’équipement, pour commencer-doit respecter trois critères fondamentaux : la sécurité, le confort et la tradition. Concernant le cavalier, la tradition veut que le cavalier de western porte un jean, une chemise à manches longues, des bottes, éventuellement des chaps, une ceinture large et un chapeau (on conseillera la bombe bien évidemment). Mais lorsque vous commencez, des bottes, un pantalon confortable et un haut confortable feront largement l’affaire. Vous l’aurez compris, le maître mot de votre tenue c’est la simplicité. Cependant, en compétition, l’esthétique a son importance, notamment chez les filles qui portent souvent des couleurs flashy -et des strass.

Bien que facultatives, vous apprécierez le confort des chaps qui protègent du froid, de la pluie et qui évitent l’usure de vos jeans. Vous avez le choix de leur longueur : les chaps de travail se portent sous le genou quand les chaps longues viennent protéger les bottes quand vous êtes à cheval.

La selle western est sûrement l’équipement le plus reconnaissable dans la panoplie de l’équitation western. On la reconnait par sa forme atypique et son pommeau proéminent. Comme pour une selle classique, elle doit s’adapter au physique du cheval et à celui du cavalier. Contrairement aux clichés que l’on peut voir dans les films western, la position du cavalier sur une selle western reste classique, les talons doivent être sous les fesses, les jambes ne doivent donc pas être envoyées vers l’avant par la selle.

Aussi reconnaissables que la selle, les éperons utilisés pour le western sont des classiques de cette équitation. Eperons à molettes peu discrets et très souvent décorés, ornés d’un protège-chaps, ils se portent très bas sur le talon. Il existe d’ailleurs un modèle d’éperons spécifique pour le barrel racing, ces derniers ne sont pas à molettes.

Les bridons utilisés sur les chevaux n’ont pas de muserolle, contrairement aux filets de l’équitation classique. Leur forme et leur couleur sont- très travaillées car on porte un réel intérêt à l’esthétique dans l’équitation western. Les mors utilisés sont le plus souvent des mors américains, dont certains sont des mors à branches et qui ont donc une action très forte : c’est pour cela que le contact avec la bouche et les actions du cavalier doivent être légers.

Les tapis de selles utilisés sous les selles western sont des tapis de forme rectangulaire, assez courts et épais.

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