Les maladies contagieuses chez le cheval 

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Une maladie est dite contagieuse lorsqu’elle est se transmet d’un cheval malade à un cheval sain, directement ou indirectement, en particulier par des vecteurs animaux. Les maladies contagieuses du cheval sont nombreuses et les principales sont bactériennes ou virales. Leur gravité dépend de l’issue de la maladie mais aussi de leur caractère contagieux. C’est pourquoi, comme dans d’autres espèces domestiques, le législateur a fait de certaines d’entre elles des maladies légalement réputées contagieuses et qui font donc l’objet d’une réglementation particulière, permettant de mieux intervenir lors d’épidémies et également lors des transactions commerciales.

mladie cheval oeil femme

Même si certaines d’entre elles ne sont plus observées sur notre territoire depuis de nombreuses années, leur gravité par leur caractère contagieux important explique le fait qu’elles soient toujours inscrites sur une liste relativement longue. Il s’agit de la rage, de la fièvre charbonneuse, la morve, la dourine, la peste équine, la lymphangite épizootique, la stomatite vésiculeuse, le surra, les méningo-encéphalomyélites virales (américaine, japonaise et vénézuélienne), la métrite contagieuse et l’anémie infectieuse. Une simple toux peut être quelque fois annonciatrice d’une maladie plus grave.

La grippe, la gourme, la rhino-pneumonie et l’artérite virale chez le cheval

La grippe est une maladie de l’appareil respiratoire due à deux types de virus spécifiques. Cliniquement exprimée, elle se traduit par un important syndrome fébrile accompagné de signes respiratoires dominés par une toux forte et quinteuse, le plus souvent sèche et rauque au début. C’est une maladie extrêmement contagieuse qui dans un effectif finit par atteindre tous les chevaux. L’évolution est favorable dans des conditions hygiéniques correctes, en une à trois semaines pendant lesquelles la mise au repos est impérative. Des complications peuvent néanmoins survenir: des surinfections de l’appareil respiratoire supérieur (sinusite, bronchite) et profond (broncho-pneumonies), des formes cardiaques peuvent expliquer des mortalités heureusement rares, tout comme des pneumonies interstitielles. Le traitement peut faire appel à des médicaments antibiotiques pour lutter contre les surinfections ou les prévenir, à des médicaments anti-inflammatoires et éventuellement broncho-dilatateurs ; dans tous les cas, les conditions d’ambiance de l’environnement font partie des préoccupations majeures en essayant de mettre les chevaux dans une ambiance sans poussières, pas trop humide et avec un bon renouvellement de l’air. Comme les chevaux sont contagieux pendant les premiers jours de la maladie, un isolement doit être préconisé. La prévention peut se faire, en fonction du problème, par la pratique de l’échographie et de l’endoscopie.

La gourme chez le cheval

La gourme est une maladie bactérienne, contagieuse, souvent rencontrée chez de jeunes chevaux, due à des streptocoques. Elle revêt plusieurs formes cliniques; l’angine gourmeuse en est la principale : après une courte période d’hyperthermie, une angine apparaît brutalement, accompagnée d’une augmentation importante de la taille des nœuds lymphatiques dans la région de l’auge. Assez vite, un écoulement purulent est observé aux naseaux et est accompagné d’une abcédation des nœuds lymphatiques en même temps que la température retrouve une valeur normale. De nombreuses complications loco-régionales peuvent survenir: en particulier des infections des cavités sinusales (sinusites) ou des collections purulentes dans les poches gutturales (empyème), mais aussi des lésions de certains nerfs qui commandent les muscles du larynx entraînant une paralysie de celui-ci (voir cornage). D’autres complications comme des arthrites, des ténosynovites, des broncho-pneumonies, des lésions cutanées ou sous cutanées sont également décrites ainsi que les classiques surinfections locales après castration qui interdisent cet acte chirurgical dans un effectif où sévit cette maladie. Enfin il peut exister des formes beaucoup plus sournoises, entraînant une altération progressive de l’état général avec amaigrissement lorsque des abcès internes se constituent. En général, en instaurant des traitements locaux ou systémiques (en utilisant des antibiotiques comme la pénicilline) et en appliquant des mesures hygiéniques générales d’isolement et de désinfection, la maladie disparaît en quelques semaines selon les cas, mais cela peut être plus long. Le recours à la chirurgie peut être nécessaire dans certains cas.

La rhino-pneumonie chez le cheval

La rhino-pneumonie est une maladie bien connue des éleveurs car elle est une cause fréquente d’avortement chez la jument. C’est une maladie virale dont les agents responsables (plusieurs types de virus) sont capables de persister dans l’organisme et de se réveiller à la faveur d’événements particuliers comme un stress ou certains stades physiologiques (gestation). Selon le type de virus, on observe plutôt des avortements chez la jument infectée depuis longtemps: ce sont des avortements tardifs, après le septième mois de gestation, qui se déroulent généralement sans aucun problème; il est essentiel devant une telle circonstance de faire appel au laboratoire pour effectuer les prélèvements nécessaires à l’établissement du diagnostic. Parfois, la naissance du poulain est prématurée et une mortinatalité est rapportée. D’autres types déterminent plutôt des troubles respiratoires qui le plus souvent passent inaperçus car sont peu importants; une infection de l’appareil broncho-pulmonaire peut néanmoins être observée. Enfin une forme nerveuse peut survenir, entraînant des paralysies et même parfois l’impossibilité au cheval de se tenir debout; lorsque le décubitus dure plusieurs jours, le pronostic est très mauvais. Ainsi cette maladie a une grande importance en élevage et doit faire l’objet de prévention médicale et sanitaire rigoureuses en fonction de l’épidémiologie (voir hygiène et prophylaxie) et l’on doit se souvenir du caractère particulier qu’ont les agents responsables de pouvoir persister dans l’organisme et de se réveiller à certaines occasions.

L’artérite virale chez le cheval

L’artérite virale est aussi une maladie virale également appelée fièvre typhoïde. Elle se traduit par des troubles respiratoires fébriles mais aussi par des avortements; elle entraîne souvent des œdèmes des jambes ou du scrotum. Les étalons sont les vecteurs de la maladie et peuvent rester infectés de façon chronique. Hormis pour les formes septicémiques graves, la guérison est généralement observée en deux semaines.

La salmonellose chez le cheval

Une dernière maladie contagieuse peut sévir dans des effectifs : la salmonellose. Elle est due à l’action pathogène de bactéries (salmonella). Après un syndrome fébrile assez court, une diarrhée profuse et très liquide mêlée de sang apparaît, entraînant une importante déshydratation et un état de choc. La mort peut survenir dans les vingt-quatre à trente six heures en l’absence de traitement dont la base est essentiellement la réhydratation. Cette affection digestive est hautement contagieuse et il existe également des porteurs sains qui peuvent excréter de temps à autre l’agent pathogène expliquant la survenue de cette maladie dans certains effectifs. Des symptômes peuvent parfois induire vers une maladie de peau.

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